
L'arbre pousse un cri si fort lorsqu'on l'abat que la forêt fait silence de longues minutes en signe de respect et de compassion. Chaque cygne noir produit un son complètement différent, mais ils se comprennent parfaitement et ils glissent l'un contre l'autre comme des navires sous pavillon noir. Tout les bois flottant raconte une histoire, il suffit de les prendre dans les mains de fermer les yeux et de caresser leurs courbes, pour la connaitre. Il y a toujours de l'espace
en forêt même dans le feuillage frémissant et les troncs enchevêtrés. Du vert au gris, de l'écorce au béton, seul le vent arrive à caresser dans un murmure la brutale transition. J'ai parfois l'impression que la rue m'observe, de son œil gris, même le soleil ressemble à une pièce de métal froide et terne. Serais-je trop lumineux à son goût, trop sensible à sa froideur. Dans les tours d'acier même les ascenseurs soupirent et leur désir n'est que matériel, les coffres à secret sont les racines de ces arbres de métal qui ne font que refléter la lumière de la forêt. La barrière de vérité se trouve au fond de mon regard sur des mondes opposés, un monde vert de gris.
©Philsland
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