Laissons la plume lisser les couleurs du temps, je marche entre des esprits et des rêves, sans en goûter la moindre bouchée. Le soleil qui accompagne mes pas n’a jamais la rondeur de ces mots liés par le seul désir de nous envoler et nous faire oublier. Éternel retour sur la page blanche, entre les lignes, un grain de lumière, le souvenir de la douceur de ma mère, devenu arborescence de toutes mes rencontres. Il arrive que je croise un banc, oublié dans la ville, alors je m’assieds et j’entends la rumeur des rues emplies des fantômes du passé, glissant à côté de mon corps silencieux, je ne ressens ni peur, ni désir. Je suis tellement lassé des hommes que j’arrive à écarter les nuages pour y apercevoir un arbre, être en paix, y édifier un nid. La vie court en arrière, tandis que le jour se perd dans la nuit, je pense à nos regards.
Commentaires