Je vois ses mains retrouver leur lumière et se soulever comme des fleurs après la pluie. Les flammes de ses doigts cherchent celles des cieux et l'amour qu'elles engendrent sous les feuilles, sous la terre, dans le bec des oiseaux, me rend à moi même, à ce que j'ai été. Quel est ce portrait que je compose?. La vie dont je l'anime, n'est-ce pas ma mémoire reconquise,tous mes désirs anciens, mes rêves inconnus, toute une véritable force blanche que j'ignorai, que j'avais oubliée ?. Je croyais bien ne plus l'aimer et je me mélais à la nuit. Elle était libre et pouvait errer. Mais voici que je la retrouve, voici que, de nouveau, je borne son horizon.
Paul Eluard
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