Le lierre n'a jamais été plus haut, elle l'a arraché comme on arrache des bribes d'un passé trop lourd, trop insistant. si on écoutaient vraiment les arbres mémoires nous ne les laisserions pas étouffer sous les lianes de l'indifférence. Elle reprit sa marche comme on écrit un livre, entre passé et présent sans certitudes seule la caresse du soleil entre les branches et la musique des vagues du lac jouant avec les rochers longeant le rivage la rattachait à cet instant. Machinalement elle essuya des bouts de feuilles du lierre restées collées entre ses doigts. Elle était prête à raconter sa vie, à l'écrire, à remplir 5 cahiers où même plus si il le fallait. Elle sentait la main d'une enfant dans la sienne, une enfant qui l'avait toujours suivie partout, qui lui avait même souvent indiqué le chemin de la liberté, elle courrait si vite devant parfois qu'elle se trompait de chemin, mais dieu que ces chemins de traverses étaient beaux. Elle avait toujours vécu dans une certaine solitude et un certain désarroi depuis ce matin où elle avait dut lâcher le cou de sa mère, les adultes étaient depuis devenus des étrangers et les hommes des ignorants.
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