Chaque matin en marchant, je refais le tour de l’aube, redessine ses contours pour garder en mémoire chacun de ses reflets, par-delà mon passé qui commence. Entre les saules violets et mauves, rien que des regards de poésie, des formes de vent. Parfois je sens que ce matin lapidé comme une rose séchée n’est pas pour moi, que l’air est plus dur pour la lumière et le regard, alors mon pas s’accélère à la striure de la lumière entre les morceaux de brouillard d’un ciel parcouru de rides. Voilà donc par où la tristesse entre dans la ville.Des mots se nouent en nombre en mon âme pour mettre sur chaque sensation une couleur indélébile que j’étendrais sur la toile de mes souvenirs. Mes pas pourtant me ramène toujours au début de ma vie, la où inexorablement nous allons tous. et le roulis des cailloux submerge mes mots, je me souviens et j’oublie tout, demain je referais le tour de l’aube, tandis que l’olivier sur le balcon attend que sur lui se pose mon regard.
©Philsland
Commentaires