PHILSLAND

Jaune et blanc

Déjà la lumière de septembre lèche le bord du soleil provoquant des éclairs jaunes et bleus, fragment de ce qui doit arriver. Le vent à pénétré dans la forêt plus haut, murmure pesant et léger. Le grand courant d'air qui insuffle la vie à certaines flammes et qui en éteint d'autres, se glisse entre nos veines, nous dépendons des circonstances. Je vois ces mois que d'autres mois plus jeunes s'effacent et je vois ma pensée glisser dans la nuit noire.Une à une les lourdes portes de pierres se ferment tandis que les fleuves souterrains du sommeil remontent attendre le gel. L'homme chemine déjà environné d'une précieuse lumière blanche, très blanche, mais dans ses yeux, reste un petit point jaune, marque indélébile, promesse de retour du printemps. Assis au milieu du lac, je fais partie d'un tout, de la masse humaine, autour de moi voltige toute la force de l'univers, tandis que la forêt à naître attend calmement, elle attend depuis toujours, depuis mille ans la douce lumière maternelle du soleil qui revient caresser les tendres bourgeons de la vie. 

Philsland&T.T©MorningTime

 

Le passage

Nous habitons loin de nos rêves
Pierre immobile au milieu du jardin
Nos vertes pensées coulent des murs
Sur l'horizon, posé le désert à boire

Nos mots, caressent le printemps
Douce rosée murmurée par la cascade
Nos jours en se paradis sont comptés
Toi, présent perpétuel et différent

Revenus de l'exil de la tendresse
Je te donne une fontaine de fleurs
Les palmiers de la mer et son sel
Et la douce lumière de mes yeux

Philsland©MorningThink

Hyde street

Le cable-car chante entre les maisons arc en ciel, en bas, il y a deux prisons, une pour les touristes et l'autre pour les fantômes, mais ils crient tous qu'ils veulent êtres photographiés. Une congrégation clairsemée de tee-shirt aux logos indifférent occupe les bancs bleus. Un homme avec des jumelles contemple la mer, plus haut plantée dans la brume la Coit Tower, comme une connexion avec le ciel. Les oiseaux caressent la peau beige de la mer, tandis que l'odeur douce de soupes de crabes remonte la rue. Dans la brume qui se lève, je me mets à voler, ma mission être là où l'on est, je suis à l'endroit précis ou ma genèse se développe. Au loin le pont de la porte d'or nous propose toujours l'espoir de franchir la limite de nos rêves, l'esquisse d'un nouveau monde apparaît, et déjà l'odeur du café noir remplace celle des crabes torturés. Je ferme les yeux et je sens le vent qui m’emporte lentement.

 

Philsland©SanFranciscoChronics

 

 

 

 

Rouge été

Pour toi j'ai préparé une rose rouge sauvage
Faut-il attendre où rechercher les révélations
Chaque journée marque les livres d'histoire
Ta main à touché mes mots et envolé mes yeux

Au delà du siècle, le vent transforme les nuages
La nature s'est prise au filet de tes cheveux
Et nous nous étonnons d'être là, uniques, vivant
Sur un territoire sans limite fait de baisers

Je suis dans le désordre du rouge été, confiant
La femme est plus belle que le monde où je vis
Tout ce que nous écrivons bouge derrière nous
Merveille que de sentir un texte qui grandit

Philsland©MorningReflexion

Le mur

Ce qui s'écrit change à chaque instant, il y a souvent deux vérités qui s'approchent l'une de l'autre, se frôlent, se confondent, s'enlacent  et repartent chacune de leur côté comme deux anguilles dans l'eau verte de notre moi intérieur le plus profond. Il y a toujours un bateau qui tente d'accoster, de s'arrimer à notre âme pour y décharger sa cargaison de certitude improbable. Je n'ai jamais retrouvé, un ciel, un paysage, une femme à l'identique, pour ne pas s'apercevoir du changement il faut rester statique, au même endroit, endormi. Il n'y a que le mur qui ne change pas et reste à jamais dressé vers le ciel, c'est le mur antipoétique qu'à découvert Tomas Transformer, il passe à travers le temps, séparant les hommes depuis toujours. Certains poètes comme Eluard ont effleuré ce mur, lequel s'ouvrit un court instant pour faire apparaitre le jardin. C'est dans la clarté lunaire et le silence du matin qu'il m'apparait sombre et sans âme. J'éprouve un bonheur certain je l'avoue de me trouver, je le suppose du bon coté. Mais déjà mes mots s'effacent pour laisser la place à d'autres, une vérité s'éloigne tandis qu'un oiseau compte les rayons du soleil en chantant  près de l'étang.

 Philsland©MorningReflexion